dimanche 30 novembre 2008

Douglas Coupland


"A few years ago it dawned on me that everybody past a certain age - regardless of how they look on the outside - pretty much constantly dreams of being able to escape from their lives. They don't want to be who they are anymore. They want out. This list includes Thurston Howell the Third, Ann-Margaret, the cast members of Rent, Vaclav Havel, space shuttle astronauts and Schnuffleupagus. It's universal.

Do you want out ? Do you often wish you could be somebody, anybody, other than who you are - the you who holds a job and feeds a family - the you who keeps a relatively okay place to live and who still tries to keep your friendships alive ? In other words, the you who's going to remain pretty much the same until the casket ?

There's nothing wrong with me being me, or with you being you. And in the end, life's pretty tolerable, isn't it ? Oh, I'll get by. We all say that. Don't worry about me. Maybe I'll get drunk and go shopping on Ebay at eleven at night, and maybe I'll buy all kinds of crazy crap I won't remember I bid on the next morning, like a ten-pound bag of mixed coins from around the world or a bootleg tape of Joni Mitchell performing at the Calgary Saddle-dome in 1981."

C'est la première page du dernier roman de Douglas Coupland. Sur ma tête, toute la première page, rien que la première page. Pour vous permettre d'apprécier encore mieux cet affligeant constat, laissez-moi ajouter que le personnage qui s'exprime ci-dessus est censé avoir 43 ans dans le roman. L'auteur, quand à lui, est né en 1961. Youpi.

Il n'était donc pas si jeune que ça lorsqu'en 1989 il publia Generation X, considéré depuis lors comme le manifeste de la génération d'après 68.
On peut dire qu'il est toujours en phase avec sa génération, mais beaucoup moins original.
The Gum Thief est à part ça un roman au sujet d'un écrivain qui écrit sur un autre écrivain, qui écrit sur d'autres écrivains. Les deux premiers sont débutants, ce qui expliquerait peut-être pourquoi c'est mal écrit.
Il y a un phénomène fatal chez les écrivains installés dans leur succès depuis de nombreuses années, c'est qu'ils sont professionnels, passent leur vie dans les séances de signatures et tables-rondes sur la Littérature, bla bla bla, et n'ont rien vu d'autre pendant si longtemps qu'ils ne peuvent écrire que sur les écrivains, et pas sur les vrais gens. Et c'est chiant. C'est arrivé à John Irving, ou à David Lodge par exemple, et à mon avis c'est le début de la fin.

Saluons donc le début de la fin d'un écrivain qui s'est attaché à être résolument moderne, dont les personnages travaillent souvent dans l'informatique, et on apprend plein de choses sur les petites mains de Microsoft.
Honnissons ensemble les éditeurs français qui n'ont traduit qu'une partie de ses titres et n'importe comment : "Girlfriend in a Coma", qui ne m'a pas laissé un souvenir impérissable, est traduit "Girlfriend dans le coma", pourquoi pas "Petite amie dans le coma" ? Maintenant que j'y pense, ça doit être traduit en canadien.
Les deux meilleurs livres à mon goût sont bien sûr ceux qui ne sont pas traduits, Miss Wyoming, qui est charmant et intéressant, et Shampoo Planet, qui est hilarant. Je vais peut-être écrire à 10/18 pour les insulter...
Il est vrai que Douglas Coupland est canadien mais il est aussi très américain, il a un blog au New York Times, s'il vous plaît, où il se trahit en prenant le Freixenet pour du champagne et en trouvant ça bon, le pauvre.

Voila un autre sujet d'agacement chez moi, je n'ai pas envie de connaître la vie et les soucis de cors aux pieds d'un auteur. Avec cette mode de raconter sa vie sur un blog, on s'aperçoit tout de suite que l'auteur n'est pas... à la hauteur. Douglas Coupland aime le Freixenet et se plaint que les lecteurs européens sont malpolis lors des séances de dédicace.
Well fuck you, Doug.

Qui a besoin de savoir que Gustave Flaubert était un obsédé sexuel ou Evelyn Waugh un horrible misogyne ? (Ma faute, j'ai lu sa correspondance...)
Well après cette critique mi-figue mi-raisin, je vous recommande donc la lecture de ces ouvrages, "Toutes les familles sont psychotiques" est assez drôle en attendant la traduction de Shampoo Planet, et dans l'ensemble le thème de son oeuvre étant : "je suis un pauvre looser dépressif et vous aussi", ça remonte le moral de voir qu'on n'est pas tout seul et/ou qu'il y en a au moins un qui est devenu un écrivain mondialement célèbre avec ce thème peu prometteur...


lundi 24 novembre 2008

Buy Nothing Day


29 novembre 2008
International Buy Nothing Day !
2009 : International Buy Nothing Year !

dimanche 23 novembre 2008

Propagande sectaire

A l'heure où l'industrie automobile ne se sent pas très bien, je me réjouis personnellement de sa déconfiture. J'appelle de mes voeux la faillite de General Motors et de tous ses concurrents.

Les actions du groupe GM (Buick, Chevrolet, Oldsmobile, Isuzu, Opel, Saab, la tristement célèbre Hummer) sont tombées à leur plus bas niveau depuis les années trente, commentent lugubrement Bloomberg et le Wall Street Journal.

Ah ! Les années trente ! C'est une époque riche en culture et pauvre en valorisation boursière à laquelle on pense beaucoup à Wall Street en ce moment, en frissonnant...

N'oublions pas que dans les années trente c'est General Motors et Ford qui ont racheté les compagnies de chemin de fer aux Etats-Unis, les ont fermées et ont fait carrément arracher les rails pour paver la voie, on ne saurait mieux dire, au développement de l'automobile.

Certes il est regrettable que des millions d'employés se retrouvent au chômage, comme l'ont été avant eux les garçons d'écurie, palefreniers et fabricants de carrosses, mais il faudra bien quelqu'un pour fabriquer des bicyclettes, des trains, des trams, que sais-je ? des éoliennes ?

En attendant, j'ai une bonne nouvelle pour la secte de ceux qui n'ont pas le permis de conduire (c'est une secte secrète pour l'instant, ceux qui en font partie se reconnaîtront) : j'ai trouvé un nom pour la secte !

Figurez-vous que j'ai découvert absolument par hasard dans un recueil de factoïdes que le Pr Einstein, Albert lui-même, n'avait jamais appris à conduire !

Je suis donc heureuse et fière de vous présenter aujourd'hui l'Association Albert Einstein des Ennemis de l'Auto. Ca peut se prononcer Aa Euh A, ce qui est déjà de bonne augure.

Les nouveaux adhérents sont bienvenus, ils suffit de ne pas avoir le permis de conduire. Certains sont honteux et essaient mollement de prendre des cours de conduite de temps en temps. Je leur dis : ne cédez pas à la pression de la société ! Halte à la culpabilité ! J'envisage d'ailleurs d'organiser une marche (évidemment) des fiertés...

Les membres sympathisants sont ceux qui ont passé le permis dans un moment d'égarement de leur folle jeunesse mais détestent l'auto et ne conduisent jamais.

L'Aa Euh A n'ayant pas (encore) d'activités militantes, voici quelques sites de camarades :

samedi 15 novembre 2008

On Hell

Well enough of these joyful celebrations already : let's get back to Hell !

Je collectionne les locutions verbales américaines avec Hell. Il y en a plein. Moins qu'avec Shit, mais quand même.

C'est difficile à traduire en français, parce que l'équivalent est Diable, mais les locutions avec Diable sont déséspérément vieillotes : Hell ! Interjection : Diable ! The hell with it ! Au diable tout cela ! Go to hell ! Allez au diable ! Vous voyez ce que je veux dire.

Dans la série interjection, Fucking hell ! serait plutôt Putain de merde ! de nos jours.

Like hell : beaucoup : Hurts like hell. Ca fait un mal de chien.

The hell : exprime la surprise, la colère ou l'impatience : What the hell are you doing ?

The hell : Ironiquement ou sarcastiquement, pour exprimer avec force le contraire de ce que l'on dit : It wasn't me. The hell it wasn't ! Mon cul c'était pas toi !

To be hell on : pénible ou dommageable : These country roads are hell on tires : ces routes de campagne c'est l'enfer pour les pneus.

To give or take hell : engueuler ou se faire engueuler.

To hell around : vivre d'une manière dissolue.

For the hell of it : pour l'aventure, pour s'amuser, ou sans aucune raison.

To raise hell : je ne résiste pas à reproduire la définition du Collins :
a : to indulge in wild celebration
b: to create an uproar; object violently to: she'll raise hell when she sees what your rabbit has done to her garden.
Planter le bordel. Piquer une crise.

Hell on wheels : extrêmement exigeant, rapide, agressif.

What the hell : exprime le manque d'intérêt ou le renoncement : qu'est-ce que ça peut foutre ? As long as you borrow 100 $, what the hell, borrow 200 $.




Et maintenant mes chouchous :

To go to hell in a handbasket : aller en enfer dans un petit panier à une anse qui se tient à la main. Pourquoi ? Mystère.

Partir à vau l'eau. Partir en couille à vitesse accélerée. Aller dans le mur.

La définition et l'exemple du dictionnaire sont aussi très bien : to degenerate quickly and decisively: The economy has gone to hell in a handbasket.




Then for our whole time favourite :

When hell freezes over.

Quand les poules auront des dents.
A la Saint-Glinglin.

J'ai cherché une photo de Saint Glinglin dans Google image, je n'en ai pas trouvé. Il n'y a qu'une marque de bière qui s'appelait Saint-Glinglin, mais il semble qu'elle ait fait faillite.

En revanche, quelqu'un a réussi a prendre en photo Hell in the process of freezing over.
Encore une perle de Google image.

Also : when pigs fly, ce qui donne lieu à beaucoup plus d'illustrations.

It is safe to say that when pigs fly our countryside will go to hell in a handbasket, and it's likely that all hell will break loose.


La survenue d'un désordre ou d'une confusion extrême , un bordel total : the children let out the flying pigs, and all hell broke loose...


lundi 10 novembre 2008

We Shall Overcome

Ce que j'ai trouvé de plus émouvant parmi toutes ces festivités Obamaniaques c'est cette petite photo où l'on voit des enthousiastes brandir une bannière qui dit : We Have Overcome.

C'est bien sûr une référence à l'hymne du mouvement de lutte pour les droits civiques, We Shall Overcome, l'équivalent étatsunien de El pueblo unido jamas sera vencido.
Mais d'où vient-il ? Les avis sont partagés sur l'origine de la chanson (et tout le monde n'est pas d'accord avec Wikipédia), mais il semblerait qu'un gospel intitulé "I will be alright", dans lequel figuraient les paroles "I will overcome someday", ait été changé pour la première fois en "We will overcome" par Lucille Simmons, une ouvrière du syndicat Food and Tobacco Workers Union, pour se remonter le moral et se réchauffer pendant une grève de cinq mois contre l'American Tobacco Company, durant l'hiver 1945.


Certains de ces leaders syndicaux furent invités à la Highlander Folk School de Monteagle, Tennessee, centre d'éducation pour les syndicalistes pour les uns, repaire de communistes pour les autres. Zilphia Horton, directrice musicale de l'école, pris l'habitude de clore les réunions en chantant cette chanson, notamment en présence de Martin Luther King et du folk singer Pete Seeger. Ce dernier changea "we will overcome" en "we shall overcome" en 1947 pour lui donner plus de gravité.
The rest is History.
En août 1963, Joan Baez fit chanter "We Shall Overcome" à 300.000 personnes au Lincoln Memorial pendant la Marche sur Washington de Martin Luther King.

Les photos sont extraites du blog d'un certain Peter Scholtes qui a publié une histoire extraordinairement détaillée et référencée sur le sujet.



Un autre slogan réminiscent est "This is not a dream". Pour "I Have a Dream", voir 12 octobre 2007.

mardi 4 novembre 2008

Yes they could !


And I never thought I'd say that : Thank you Florida !