Le pangolin vivait dans son humble tanière ;
Des affaires du monde il ne se souciait guère.
Or il advint qu'un sien cousin perdit la queue
Dans la soupe d'un certain Chinois maître queux.
Las ! La soupe est mauvaise, son fumet délétère,
La peste se répand tout autour de la terre.
Aussitôt l'on accuse le pauvre pangolin
D'être un assassin, l'ennemi du genre humain.
On lui fait un procès ; les oracles vengeurs
Menacent l'écailleux d'un massacre majeur.
Mais voici qu'un professeur de la faculté
Armé de son microscope aurait détecté
Qu'un autre mammifère, très différent de moeurs,
Serait à l'origine de tous ces malheurs.
C'est la chauve-souris qui a contaminé
Les plats orientaux dans les estaminets.
Enfin le pangolin présente sa défense :
Mesdames et Messieurs, dit-il, mon innocence
Ne rend pas pour autant coupable mon amie
La chauve-souris de toutes ces avanies.
C'est la folie des hommes qui cause leur souffrance,
Et le règne animal en pâtit en silence.
L'Homme croit qu'il sait tout, qu'il peut tout dévorer
Mais la Nature juge : et c'est lui l'accusé.
Bonsoir. Juste un petit mot pour vous dire que je viens d'acheter, chez un bouquiniste à Rio, le livre "Limitations" de Scott Turow, que vous aviez apparemment donné sur place à un ami en 2009. :-)
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