dimanche 30 septembre 2007

Une invention diabolique

Qui n'est jamais rentré dans un pizzéria de quartier sans joie avec une faim de loup et un porte-monnaie maigre pour lire la liste des pizzas sans pouvoir décider laquelle choisir, contempler la liste des ingrédients à supplément, souhaiter qu'enfin une pizza réunisse tous les ingrédients, la mère de toutes les pizzas, ou alors qu'une pizza contienne huit portions différentes ? Qui n'a jamais pris la tête du serveur pour avoir motié Margarita, moitié Oeuf-Saucisse ?

La solution existe, elle s'appelle le Rodizio de Pizzas. Pour une somme modique et fixe, vous vous mettez à table et un défilé de serveurs propose une variété effrayante de pizzas, dont il dépose le nombre souhaité de portions dans votre assiette.
Margarita ? Oeuf-saucisse ? Je ris, pourquoi pas oignon-viande séchée, poulet au Catupiry, lardons-haricots noirs, filet mignon, ail grillé ?

La valse des pizzas - A Senhora aceita ? - Si Madame veut bien ? - ne s'arrête que lorsque vous tutoyez l'indigestion ou l'accident vasculaire cérébral. Loin d'appeler discrètement une ambulance, les serveurs reviennent alors avec des pizzas au chocolat, à la confiture de lait, à la banane-nutella, à la marmelade de citrouille : a Senhora aceita ?

Arghh ! Non ! Pas ça ! Le personnel sourit de vos cris d'horreur...

Bon peuple d'Europe et d'Asie, guetté par l'obésité et préoccupé par le cholestérol, réjouissez-vous de l'absence dans vos contrées d'une invention aussi délicieusement diabolique !

samedi 29 septembre 2007

Mes voisins


Mon voisin le plus proche est comme ça, il a son nid sur mon balcon, il paraît qu'il s'appelle capitao-de-saira, en anglais Grey-hooded Attila, un nom bien ronflant pour un petit oiseau calme et silencieux.
Plus nerveux sont le fameux Bem-te-vi (je-t'ai-bien-vu) et le suiriri, qui sautillent et remuent la tête à un rythme accéléré et saccadé, ce qui leur donne un air à moitié hystérique.

Ils sont tous les deux jaunes, mais le bem-te-vi a la tête noire et blanche.
Le nom du Bem-te-vi en anglais n'est pas mal non plus, the Great Kiskadee. On dirait un nom de magicien dans un cirque.

Le Juruva verde est orange et vert, tandis que le Taperuçu à col blanc, well, a le cou blanc.

Toutes ces petites bêtes voisinent avec les plus grosses, mes voisins d'en face, qui menacent parfois de les bouffer : le Gaviao, espèce de faucon, et bien sûr le sinistre Urubu.

Celui du milieu s'appelle Tesourao (cisailles), en anglais Magnificent Fregate Bird, c'est un oiseau d'eau qui vient du lac derrière la colline. Il est immense et sa silhouette mince et anguleuse le rend très impressionnant lorsqu'il vole haut, on dirait un ptérodactyle...
Pour avoir une idée du fond sonore produit par mes voisins, ouvrir le site de protection de la mata atlântica : http://www.sosribeira.org.br/index.htm ; on peut même acheter le disque...
Ca marche plus... Un peu de fond sonore et le joli accent brésilien du commentateur dans ce court documentaire sur la mata Atlântica.

Christopher Hitchens

More news from my hero Hitchens : to read many of his articles click on the title of this message.
His latest paper in Vanity Fair is about his book (come back, Chris ! Everything is forgiven ! Even shameless self-promotion !) and is called "God Bless Me, It's a Best Seller !". But it seams VF doesn't let you read it for free...
Also a cartoonist's review of "God is Not great" :
click on the photo to enlarge so you can read.



Havaianas


http://www.havaianas.com/ est un modèle mondial pour le design de site commercial.

Personnellement je préfère les "Ipanema anatomic soft", qu'on vend au supermarché, mais bon...

A noter que le mot pour dire tong en brésilien n'est pas Havaiana mais chinelo...

vendredi 28 septembre 2007

The Maze


Plus original, The Maze est comme son nom l'indique un labyrinthe de béton construit par un Anglais excentrique, mais n'est-ce pas un pléonasme ? dans un favela qui pour avoir le douteux privilège d'être nichée au pied du quartier général du BOP (l'équivalent du RAID) est assez à l'abri de la violence. Avantage de la favela, ce n'est pas un poster collé sur le mur du fond, mais bien


une vue imprenable sur le pain de sucre que l'on a depuis la terrasse du "bar do Bob" comme tout le monde l'appelle. De bric et de broc, familial, bon enfant, un peu baba cool, on a parfois la chance d'y voir sur le tard un excellent concert de jazz ou de bossa, où les spectateurs ne sont pas beaucoup plus nombreux que les musiciens ; si tu vas à Rio, n'oublie pas de monter là-haut...

Rio Scenarium

Dans la rue de la soif du fameux quartier de Lapa, le Rio Scenarium règne en maître.

Né dans le quartier des antiquaires, petite échoppe de brocanteur où les amis du quartier venaient boire un coup, après avoir annexé deux maisons contiguës, aménagé les greniers et les arrières cours, c'est devenu un palais de je ne sais combien de milliers de mètres carrés.
Les meubles, lustres, objets anciens, kitsch ou design ont grimpé sur les murs et au plafond.

Les bistros de Paris qui se croient malins an joignant trois canapés dépareillés pour faire un "lounge" devraient en prendre de la graine ; à Lapa les bars sont d'une beauté troublante dans la nuit, et il y a de la place. Beaucoup de place...

Travelling for free

I gradually became fed up with a new « literary » fashion, consisting for a guy to write about how he went on a journey across several continents with almost no money.
It seams that everybody finds this swell, how interesting an experience for young people, how nice to be travelling by bike, hitch-hiking, getting closer to the real life, sleeping in the people’s houses, yadda yadda yadda, what a great Adventure.

But what have we here? One or two youngsters from wealthy families (and let me stop you right there: any kid from Europe or the States is from a wealthy family compared to a poor family in, say, Bolivia) are travelling for free at the expense of the people from a number of poor countries.

They are invited to share the meals and accommodation of those oh so generous inhabitants of the Third World. They are discovering that they are not savages after all, but good, noble, honest, hard working, open minded, even fun-loving people. They are eating their chapattis, drinking their milk, crowding their huts and maybe even kissing their sisters, abusing their “traditional hospitality”.

They have a jolly good time, and then they come back home to write a book titled “Around the World on 2 Dollars a Day!”, or “I Left Home with 50 Bucks and Came Back Two Years Later!”.

Those books will contain some useful information for the next gringo to try and do the same, like “Hitch hiking is very common in the Andes, every car passing by will stop to offer you a lift”. Of course, that’s because the next bus is four and a half days from now, and the girl sitting next to you is nine months pregnant and would like to have her baby in the city. But then, why don’t you take your dollars and rent your own fucking car so you can drive another pregnant woman/sick child/exhausted elderly into town?

Normally people are paid to transport your sorry ass and feed your big mouth and clean your sheets abroad, and the whole operation is called the tourism industry. So are the poor countries, on top of all the calamities they have to endure, obliged to support and entertain our bored children for free? No, and if somebody somewhere gets upset and kills a bunch of them, we will hear the outcry and the old “no place is safe” tune. Well they could eat them, for all I care, maybe that would put an end to this annoying fashion.

In the end, some of those guys will manage to make good money out of their travelling journal, book, site, blog or whatever. I fervently hope that they are giving back this money to all the people whose balls they’ve been breaking along the road. Because if not, like we say in spanish, deveria caerles la cara al suelo de la verguënza: their face should fall to the floor from the shame.

Neo-Enlightenment

Un excellent article à l'humour discret, qui a donné son nom à l'une des catégories de ce blog, regroupant toutes mes vociférations athéistes, attaques anti-cléricales et autres blasphèmes.

Sunday Book Review
The Political and the Divine
By REBECCA NEWBERGER GOLDSTEIN
Published: September 16, 2007

Some of us have been taking the European Enlightenment a little bit for granted. We've assumed that, just as natural philosophers like Copernicus, Galileo and Kepler ultimately prevailed in overturning the geocentric model of Ptolemaic cosmology, so, too, moral philosophers like Hobbes, Spinoza and Locke ultimately prevailed in removing ideas of divine revelation and redemption from politics. Progress in both spheres, the scientific and the political, was not only analogous and linked, but also, in some sense, inevitable, at least once rigorous standards of clear thinking were adopted. Let people freely and rationally pursue physics, and eventually they'd draw the conclusion that the Earth moves. Let people freely and rationally think about how best to organize human society, with a view toward diminishing turmoil and augmenting the realization of individual potential, and eventually they'd separate church and state. We've assumed the matter has been thankfully settled, at least in the Western intellectual tradition. No wonder, then, that recent years have brought a spate of incredulous neo-Enlightenment books along the lines of Christopher Hitchens's "God Is Not Great" all of them barely able to contain their dismay that they even have to be arguing what it is they are arguing...