Pas étonnant que j'aie toujours méprisé la pantoufle de verre de Cendrillon. En fait j'ai toujours cru qu'il s'agissait d'une modification récente, d'une erreur de traduction de pantoufle de vair à glass slipper. De là à blâmer Walt Disney, il n'y avait qu'un pas de menuet au bal du Prince.
Or il n'en est rien, car Charles Perrault a bien écrit "Cendrillon ou la petite pantoufle de verre". Grande est ma stupéfaction.
D'autant plus que le révisionniste semble être Emile Littré lui-même, homme infiniment raisonnable à qui l'idée d'une pantoufle de verre devait sembler loufoque. D'un autre côté, on n'a jamais demandé aux contes de fées d'être des parangons de vraisemblance.
La démonstration de Wikipédia me paraît convaincante : il semble que ce soit Charles Perrault qui ait inventé cette pantoufle de verre farfelue (pourquoi pas de cristal ? de diamant ?).
La pantoufle de Cendrillon, est selon les versions, de vair (fourrure d'écureuil) ou de verre. L'édition de 1697 des contes de Charles Perrault mentionne bien « la pantoufle de verre », donnée traditionnelle dans le folklore, puisqu'on retrouve des pantoufles de verre ou cristal dans les contes catalans, écossais, irlandais.
La pantoufle de Cendrillon, est selon les versions, de vair (fourrure d'écureuil) ou de verre. L'édition de 1697 des contes de Charles Perrault mentionne bien « la pantoufle de verre », donnée traditionnelle dans le folklore, puisqu'on retrouve des pantoufles de verre ou cristal dans les contes catalans, écossais, irlandais.
Dans d'autres contes, le héros peut avoir des chaussures de fer, et Blanche-Neige des frères Grimm un cercueil de verre. En occitan, une formule de conclusion utilisée par les conteurs était celle-ci : Cric-crac ! Mon conte es acabat / Abió un escloupoun de veire / Se l'abio pas trincat / Aro lou vous farió veser. (Cric-crac, mon conte est achevé / J'avais un petit sabot de verre / Si je ne l'avais pas brisé / Je vous le ferais voir.)
Honoré de Balzac et Émile Littré voulaient, au nom de la raison, corriger cette graphie en vair (petit-gris, écureuil). Cette correction n’apporte pas toute satisfaction, car outre le fait que jamais on ne fourra par le passé les chaussures de petit-gris, de tels souliers seraient bien inappropriés à un bal et à la danse, et la fourrure n'apporte aucune valeur symbolique au récit.
Honoré de Balzac et Émile Littré voulaient, au nom de la raison, corriger cette graphie en vair (petit-gris, écureuil). Cette correction n’apporte pas toute satisfaction, car outre le fait que jamais on ne fourra par le passé les chaussures de petit-gris, de tels souliers seraient bien inappropriés à un bal et à la danse, et la fourrure n'apporte aucune valeur symbolique au récit.
Le verre était, à l'époque de Perrault, pour le peuple, un matériau rare et précieux, symbolique donc d'une personnalité exceptionnelle, particulièrement fine et légère, au point de pouvoir porter de telles chaussures sans les briser ni en être incommodée. On peut arguer au nom de le raison qu'il serait bien difficile de chausser une pantoufle de verre si elle ne s'ajustait pas exactement à la forme et à la taille du pied, ce qui se produit dans l'histoire.
Le sens du mot pantoufle (chaussure d'intérieur confortable) a certainement influé dans ce sens (les traductions de la version de Grimm emploient escarpin, et d'ailleurs des escarpins en or, qui ne doivent pas être spécialement confortables non plus).
Le sens du mot pantoufle (chaussure d'intérieur confortable) a certainement influé dans ce sens (les traductions de la version de Grimm emploient escarpin, et d'ailleurs des escarpins en or, qui ne doivent pas être spécialement confortables non plus).
VAIR
Étymologie :
Cet adjectif est issu du latin classique varius, signifiant d’abord « moucheté », « tacheté, bigarré », surtout en parlant de la peau ; l’adjectif qualifiait, dans la langue agricole, une « terre arrosée en surface ». Au sens moral, le mot s’employait au sens de « varié », « divers », « inconstant, irrésolu ».
Ancienne langue :
Cet adjectif s’est d’abord employé en français pour qualifier des yeux d’une couleur indécise et ne pouvant s’inscrire dans la nette opposition bleu / marron. Il signifiait donc initialement « gris vert » ou « gris bleu ». Ce sens s’est conservé en moyen français.
La même idée de « varié », « non fixé » se retrouve dans les emplois de l’ancien français (XIIe siècle) où cet adjectif qualifiait une fourrure ou une étoffe (« bigarré, multicolore »), ou encore les reflets (« changeants ») de l’acier.
Par ailleurs, l’adjectif a conservé en ancien français son sens moral latin pour qualifier une personne : « variable, inconstante ».
Évolution jusqu’au français moderne :
L’adjectif a disparu de la langue contemporaine.
En revanche, le substantif vair qui en est dérivé (XIIe siècle) se maintient en français moderne. Il désigne la « fourrure de petit-gris », ou bien une « matière fourrée de petit-gris ».Ce nom appartient également au vocabulaire de l’héraldique et désigne « l’une des couleurs des blasons, alternant des clochetons d’argent et d’azur ».
Adjectif dérivé : vairon.
Étymologie :
Cet adjectif est issu du latin classique varius, signifiant d’abord « moucheté », « tacheté, bigarré », surtout en parlant de la peau ; l’adjectif qualifiait, dans la langue agricole, une « terre arrosée en surface ». Au sens moral, le mot s’employait au sens de « varié », « divers », « inconstant, irrésolu ».
Ancienne langue :
Cet adjectif s’est d’abord employé en français pour qualifier des yeux d’une couleur indécise et ne pouvant s’inscrire dans la nette opposition bleu / marron. Il signifiait donc initialement « gris vert » ou « gris bleu ». Ce sens s’est conservé en moyen français.
La même idée de « varié », « non fixé » se retrouve dans les emplois de l’ancien français (XIIe siècle) où cet adjectif qualifiait une fourrure ou une étoffe (« bigarré, multicolore »), ou encore les reflets (« changeants ») de l’acier.
Par ailleurs, l’adjectif a conservé en ancien français son sens moral latin pour qualifier une personne : « variable, inconstante ».
Évolution jusqu’au français moderne :
L’adjectif a disparu de la langue contemporaine.
En revanche, le substantif vair qui en est dérivé (XIIe siècle) se maintient en français moderne. Il désigne la « fourrure de petit-gris », ou bien une « matière fourrée de petit-gris ».Ce nom appartient également au vocabulaire de l’héraldique et désigne « l’une des couleurs des blasons, alternant des clochetons d’argent et d’azur ».
Adjectif dérivé : vairon.