mercredi 8 octobre 2008

We are all Brazilians now

Nous sommes tous brésiliens et nous ne le savions pas.

Damned.

Autre remarque qui n'a rien à voir : dismal est mon mot préféré en anglais (après miscellaneous bien sûr).
Mais je viens juste de découvrir à l'occasion de cette article que l'expression "dismal science" avait plusieurs sens particuliers, dont l'un en "science" économique.

Apprenez en bloggant...

Krugman: "We are all Brazilians now"
Balance sheet contagion rules the global economy. "Interdependence" is becoming a dirty word.
Andrew Leonard
Salon
Oct. 07, 2008

One of the glories of our Internet-mediated information economy is that if we want the version of Paul Krugman's current economic analysis dumbed down for cable news consumption, we can quickly find it on YouTube, and if we want his thoughts smartened up for those who can handle some math, we can grab the PDF file directly from his blog.

As I've confessed before, I get lost at sea quickly when dealing with economist math, but unlike many dismal scientists, Krugman spices up his equations with remarkably colloquial language, so I think I get the gist of his "note" on the crisis: "The International Finance Multiplier." Since 1995, Krugman observes, "there has been a major increase in financial globalization in the sense that there are large international cross-holdings of assets." The asset-holders are, in general, highly levered, that is, they employ borrowed money to purchase whatever it is they currently own, like, for example, mortgage-backed securities. When the price of an asset falls in one place, the shock quickly spreads across the globe.

Falling asset prices lead to a process of "deleverage" -- as hedge funds and banks sell assets to raise capital to make good on all the money that they borrowed, or because investors in those hedge funds want their money back. "...We seem to be dealing with a phenomenon I'll call the international finance multiplier, in which changes in asset prices are transmitted internationally through their effects on the balance sheets of highly leveraged financial institutions." The domino effect that the housing bust in the U.S. has had on financial markets all over the world is the most obvious manifestation of the international finance multiplier, but there have been previous instances of the same phenomenon.

The most memorable may be the 1998 crisis in which Russia's bond defaults brought down the hedge fund Long Term Management Capital to its knees, and caused other, less obvious side effects -- "when hedge funds lost a lot of money in Russia, they were forced to contract their balance sheets," writes Krugman, "and that meant cutting off credit to Brazil." "All economies now share leveraged common creditors," concludes Krugman, "so that balance sheet contagion has become pervasive. Today, we are all Brazilians."

samedi 27 septembre 2008

The Shock doctrine



Etant d'une humeur catastrophiste, et catastrophique, j'ai apprécié le style violent du dernier opus de Naomi Klein. Si le directeur du FMI a eu le temps de le lire pendant ses vacances, il doit en faire encore des cauchemars.
Ca c'est de l'horreur économique !
Joseph Stiglitz, le prix nobel qui avait déclenché les hostilités, trouve que les analyses économiques de Naomi sont simplistes, je veux bien le croire, et qu'elle se trompe en cela que les conséquences de la doctrine qu'elle décrit sont bien plus graves qu'elle ne le dit. On n'ose imaginer !

The Shock Doctrine, l'histoire de l'économie mondiale des cinquante dernières années racontée à la tronçonneuse... Tout ce que vos amis sud-américains se sont toujours escrimés à vous faire comprendre, réuni en un fort volume. C'est dur à digérer, un peu fort, disons que ça ne s'avale pas en cinq minutes.

En prime, une fort intéressante hitoire des origines de la torture moderne.

Tout ça pas vraiment guilleret, mais à l'heure où l'administration Bush se prépare à partir avec la caisse, et où DSK nous recommande aimablement depuis Washington de nous préparer au pire, let's brace for the shock, but beware the therapy !

samedi 20 septembre 2008

Combien de zéros ?


J'ai un secret honteux : j'adore les crashs boursiers. C'est idiot parce que finalement tout le monde en pâtit un jour ou l'autre, mais je me prends à lire bloomberg avec passion. Ce n'est pas un fond stalinien, plutôt une pente millénariste : is this the big one ? Les anglais ont une expression que j'aime beaucoup : a sense of impending doom. Le sentiment de l'approche de l'apocalypse. Ou une sensation de catastrophe imminente.

Toujours est-il que google news m'abreuve de billions de dollars qui manquent ici, trillions disparus là. Je ne sais plus trop où j'en suis ; au-delà du million, ça devient un peu flou.

Un million = 1 000 000. Fastoche. Un million de chez nous et le même qu'un million chez les Amerloques.

One billion ? A force d'entendre parler de billionaires, on se doute bien qu'il s'agit de milliardaires.
Et donc, one billion = un milliard = mille millions = 1 000 000 000

C'est avec les trillions que ça se corse. C'est mille fois plus, on peut déduire (mais difficilement imaginer).
One trillion = mille milliards = un million de millions = 1 000 000 000 000.
10 puissance 12, diraient les scientifiques, qui ont plus l'habitude des grands nombres que les contribuables.

Je croyais que les Français ces gagne-petit n'avaient pas de mot pour dire un trillion. J'ai quand même demandé à Lexilogos, qui m'a répondu qu'un trillion se disait en français un billion.

Ha ! Pas étonnant qu'on soit paumés. Donc one billion c'est un milliard et one trillion c'est un billion. Soit. Mais pire encore, lorsque je demandai, méfiante, la traduction de un billion en anglais, juste pour vérifier, le Larousse me répondit ceci :
billion [biljɔ̃] nom masculin
billion (united kingdom), trillion (united states)

Qu'est-ce à dire ? Si les Britanniques appellent un trillion un billion, comme nous, comment appellent-ils un milliard ? Oh ma tête. Mais les trillions vont devenir très à la mode à partir d'hier, et je vous parie que les Anglais comme les Français ne vont pas tarder à aligner leur vocabulaire sur celui des Américains, comme certainement les places financières l'ont fait depuis longtemps.

Préparons-nous donc à accueillir le trillion dans notre Petit Larousse, à défaut de l'avoir sur notre livret de Caisse d'Epargne.

US financial rescue plan could cost one trillion dlrs:

WASHINGTON (AFP) — US government measures to rid financial institutions of bad assets could add up to one trillion dollars, Republican Senator Richard Shelby said Friday.
"I figure it will be at least half a trillion," Shelby, the ranking member of the Senate Committee on Banking, Housing and Urban Affairs, said in an ABC television interview of a plan being put together by US authorities.
"But if you look at what the Fed has already done, and the extension of power to Treasury to deal with Fannie Mae and Freddie Mac, I believe we're talking about a trillion dollars," he said.


lundi 15 septembre 2008

DON'T PANIC !

J'emprunte encore à mon cher guide du routard intergalactique : pas de panique ! C'est ce qui est écrit sur la couverture du guide "in large and friendly letters". C'est ce que je me dis tous les matins en me levant (péniblement).
Et bien que je me sente encore plutôt comme Marvin the Paranoid Android, je tiens à remercier le nombre incalculable de mes lecteurs (au moins 5 ou 6 !) pour leur soutien et à les rassurer sur ma santé. Je sens que si ça continue et si tout va bien, et si aucune autre catastrophe n'arrive d'ici là, j'aurai bientôt assez de cervelle décongelée pour m'efforcer de reprendre mes activités éditoriales. Faudra pas attendre des étincelles, rapport au fait que les ISRS (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine) ne sont pas connus pour galvaniser l'inspiration.

mercredi 9 juillet 2008

Paname Dandies

Publicité !

Paname Dandies, du swing et de la fraîcheur malicieuse près de chez vous et dans toutes les meilleures FNAC,
et même en ligne, le nouvel album de nos cyber-titis préférés :

FNAC.com

Virginmega.fr

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Trois titres à écouter sur MySpace

jeudi 12 juin 2008

Nach Paris

Je laisse Médor mon fidèle ordinateur à Rio tout seul et je rentre à Paris pour deux semaines. J'espère que les bêtes ne le boufferont pas en mon absence.



Factoïde : mon bâtiment préféré dans le monde c'est l'Institut de France.

lundi 9 juin 2008

Obamania

J'ai tant de soucis que Barack a gagné et je n'ai même pas eu le temps de me réjouir.*
Way to go, Bro !













*Il sera toujours temps de se repentir plus tard, what do I care ? I'm not voting there.

samedi 7 juin 2008

Vroum Vroum contre Miam Miam


Au Brésil, les voitures marchent à l'alcool de canne depuis vingt ans, je le sais, je les ai vues (et humées, elles sentent bon le rhum flambé) en 1989.

Notre bon président Lula est très fâché quand on lui dit que son bio-éthanol dévaste l'Amazonie et affame les populations. Pour sa défense, le bio-carburant à la canne à sucre aurait moins de conséquences sur la faim dans le monde que le bio-carburant à base de maïs. Et apparemment, c'est plutôt les paturages à vaches et le soja transgénique qui dévastent l'Amazonie.

Toujours est-il qu'avec tout ça, je ne m'étais pas du tout rendu compte de la violence de la campagne internationale contre les producteurs de bio-éthanol de maïs aux Etats-Unis.


Tout est toujours de la faute de ces maudits yanquis. Il faut reconnaître qu'ils sont quand même un peu bourrins, mais à la place des producteurs de bio-carburants du middle west, je me ferais du souci en voyant cette revue de presse en images réunie par Slate.

Ca va du plus soft au... well, au moins soft.










samedi 31 mai 2008

Paraty

Dix ans que les Brésiliens et surtout les Franco-Brésiliens me répètent tout le temps : Comment ??? Tu n'es jamais allée à Paraty ? Comme si c'était l'erreur de ma vie, pour ainsi dire un crime.
Bon, OK, après avoir choisi soigneusement le plus parfait week end de l'année, hors saison, un temps radieux (alors qu'il pleut tout le temps à Paraty, disent les mauvaises langues ), pas trop chaud, pas trop froid, pas de moustiques, nous nous embarquons en auto avec ma fidèle complice brésilienne, un vendredi après-midi.
Pour les non jet setters, Paraty est un village sur la côte à mi-distance entre Rio et São Paulo, qui a connu son heure de gloire à la fin du 17ème siècle, lorsqu'il se trouvait sur la route de l'or. De là son architecture coloniale remarquablement préservée par l'oubli et l'absence de route pratique jusque dans les années 70. Devenu villégiature pour les riches et les touristes étrangers, jumelé avec Saint-Tropez, on n'y trouve pas du tout la même ambiance, heureusement. Les rues pavées sont exemptes de Ferraris, et le port de yachts de millionaires.

Comme on est quand même au Brésil, les riches sont cachés dans les îles, et dans les propriétés aux alentours, une grande partie de la campagne avoisinante étant interdite sauf riverains.
La vieille ville coloniale est un carré d'environ un kilomètre carré composé de bars et restaurants pas vraiment enthousiasmants, de boutiques de souvenirs d'assez bon goût, et de milliers de pousadas, Bed and Breakfast, auberges.

Acheter une maison à Paraty pour louer des chambres ou vendre des articles de décoration made in India est un des rêves de gringo les plus communs, et la concurrence commence à être rude.




Une bonne nouvelle, la spécialité de Paraty est la cachaça. Les boutiques alignent mille sortes de cachaças différentes sur leurs étagères, ça fait très joli, et les vendeurs dissertent volontiers sur les différentes catégories, origines, saveurs, etc.

Nous avons découvert une liqueur de cachaça aromatisée à la banane, un truc de fille, qui fera la joie de nos longues soirées d'hiver.


Pour leur défense, les commerçants sont avenants et sympathiques, ils font volontiers la conversation sur la pluie et le beau temps, la conservation du littoral, la façon de cuisiner les aubergines, sans être pour autant envahissants. J'ai bien aimé leur attitude, je me suis étonnée qu'ils ne soient pas encore complètement blasés par les touristes, sans doute parce qu'il n'y avait pas grand monde ce jour là.



La caïpirinha N°157 dans un restaurant assez chic avec un patio charmant.
Le serveur également très sympathique et de plus joli garçon est venu me demander si sa caïpirinha était bonne. J'ai dit non. Pour être franche, je l'ai trouvée tout-à-fait dégueulasse.
Il a pris l'air à la fois peiné et incrédule de quelqu'un qui n'a pas l'habitude d'être traité de cette manière par les rombières. Well, sorry Honey, mais il n'y a qu'à voir la forme du verre pour s'apercevoir tout de suite qu'il y a un problème. Et le contenant c'était pas ça non plus. J'ai fait rajouter de la gnôle et du sucre pour le rendre à peu près buvable.
Pas grave, je ferai mieux à la maison.



La carte postale de Paraty, sa petite église, ses jolis palmiers.

Row, row, little boat.

En fait il ne rame pas, les promène-couillons pour touristes ont des moteurs à gasoil qui font un bruit assourdissant. Ca ne les fait pas avancer plus vite.







Mais ne soyons pas négatifs, c'est vrai qu'il fait beau, qu'on prend le soleil sur le toit du bateau comme des pachas, et c'est bien agréable.

Mais vivre ici, comme c'est le doux rêve de plein de gens que je connais ? Not in a million years !
Voici donc la main attraction de Paraty, la promenade entre les îles.








Des résidences secondaires plus ou moins luxueuses sont construites sur les plages, il n'y a pas de route, il faut venir en bateau, les gens se déplacent en zodiac ou en hors-bord.

Apparemment il y a beaucoup de gens pour qui c'est le rêve, moi ça m'angoisserait carrément.





Enfin chacun son truc, le must c'est l'île privée, il y en a une à vendre sur internet, un million de dollars. Paraty et les environs étant à moins de cinq mètres d'altitude, avec le global warming tout doit disparaître, mieux vaut se dépêcher...












Voici le paradis sur terre, l'expérience inoubliable vantée par les agences touristiques.
Moi je dis, ça manque de Tupinambas..







De retour au port, les bateaux de pêche reconvertis en bateaux de promenade ont remplacé les caravelles, bateaux négriers, pirates, corsaires et flibustiers.











La garça, en français le héron, l'aigrette.
Une garce, une poule, une dinde, une oie, une grue. Les femmes ont eu droit à presque toute la basse-cour.
De là sans doute l'expression "traiter de noms d'oiseaux" ?
En tous cas la garce vous salue bien.









Le soir, la marée monte dans les rues de la basse ville, c'est très romantique et un petit peu nauséabond, comme partout.
La ville a vécu de la mer et sur la mer pendant 400 ans. On voit que pour les natifs, les routes c'est un truc de nazes. D'ailleurs il y en a très peu.











Autre excursion cette fois par une route fort sinueuse pour prendre l'apéro à Trindade, plage de surfeurs désertée le soir par les vagues et par les surfeurs.













Une spécialité brésilienne : le parfait café de la plage.
Tandis que la nuit tombe, nous nous livrons avec les voisins irlandais à une occupation typiquement touristique : essayer de prendre en photo les reflets de la lune sur la mer. En vain.
Les reflets ne sont pas argentés mais dorés.
C'est magique. Il faut encore faire le voyage pour le voir.

mercredi 28 mai 2008

Le Tube

Ach, j'ai beaucoup de travail et je n'ai pas le temps de vous causer mes doux agneaux.
Pour vous faire patienter voici ma chanson préférée, ça s'appelle Cabide, la chanteuse s'appelle Mart'Nália, un nom à coucher dehors je vous l'accorde.
Elle est très sympathique, ici sur youtube dans un enregistrement festif, bordélique et jubilatoire comme le sont encore les concerts dans les bars au Brésil.

Bon pour ceux qui ne voient rien de l'enregistrement public parce qu'ils n'habitent pas aux Amériques, voici l'enregistrement officiel et propre...