"A few years ago it dawned on me that everybody past a certain age - regardless of how they look on the outside - pretty much constantly dreams of being able to escape from their lives. They don't want to be who they are anymore. They want out. This list includes Thurston Howell the Third, Ann-Margaret, the cast members of Rent, Vaclav Havel, space shuttle astronauts and Schnuffleupagus. It's universal.
Do you want out ? Do you often wish you could be somebody, anybody, other than who you are - the you who holds a job and feeds a family - the you who keeps a relatively okay place to live and who still tries to keep your friendships alive ? In other words, the you who's going to remain pretty much the same until the casket ?
There's nothing wrong with me being me, or with you being you. And in the end, life's pretty tolerable, isn't it ? Oh, I'll get by. We all say that. Don't worry about me. Maybe I'll get drunk and go shopping on Ebay at eleven at night, and maybe I'll buy all kinds of crazy crap I won't remember I bid on the next morning, like a ten-pound bag of mixed coins from around the world or a bootleg tape of Joni Mitchell performing at the Calgary Saddle-dome in 1981."
C'est la première page du dernier roman de Douglas Coupland. Sur ma tête, toute la première page, rien que la première page. Pour vous permettre d'apprécier encore mieux cet affligeant constat, laissez-moi ajouter que le personnage qui s'exprime ci-dessus est censé avoir 43 ans dans le roman. L'auteur, quand à lui, est né en 1961. Youpi.
Il n'était donc pas si jeune que ça lorsqu'en 1989 il publia Generation X, considéré depuis lors comme le manifeste de la génération d'après 68.
On peut dire qu'il est toujours en phase avec sa génération, mais beaucoup moins original.
The Gum Thief est à part ça un roman au sujet d'un écrivain qui écrit sur un autre écrivain, qui écrit sur d'autres écrivains. Les deux premiers sont débutants, ce qui expliquerait peut-être pourquoi c'est mal écrit.
Il y a un phénomène fatal chez les écrivains installés dans leur succès depuis de nombreuses années, c'est qu'ils sont professionnels, passent leur vie dans les séances de signatures et tables-rondes sur la Littérature, bla bla bla, et n'ont rien vu d'autre pendant si longtemps qu'ils ne peuvent écrire que sur les écrivains, et pas sur les vrais gens. Et c'est chiant. C'est arrivé à John Irving, ou à David Lodge par exemple, et à mon avis c'est le début de la fin.
Saluons donc le début de la fin d'un écrivain qui s'est attaché à être résolument moderne, dont les personnages travaillent souvent dans l'informatique, et on apprend plein de choses sur les petites mains de Microsoft.
Honnissons ensemble les éditeurs français qui n'ont traduit qu'une partie de ses titres et n'importe comment : "Girlfriend in a Coma", qui ne m'a pas laissé un souvenir impérissable, est traduit "Girlfriend dans le coma", pourquoi pas "Petite amie dans le coma" ? Maintenant que j'y pense, ça doit être traduit en canadien.
Les deux meilleurs livres à mon goût sont bien sûr ceux qui ne sont pas traduits, Miss Wyoming, qui est charmant et intéressant, et Shampoo Planet, qui est hilarant. Je vais peut-être écrire à 10/18 pour les insulter...
Il est vrai que Douglas Coupland est canadien mais il est aussi très américain, il a un blog au New York Times, s'il vous plaît, où il se trahit en prenant le Freixenet pour du champagne et en trouvant ça bon, le pauvre.
Voila un autre sujet d'agacement chez moi, je n'ai pas envie de connaître la vie et les soucis de cors aux pieds d'un auteur. Avec cette mode de raconter sa vie sur un blog, on s'aperçoit tout de suite que l'auteur n'est pas... à la hauteur. Douglas Coupland aime le Freixenet et se plaint que les lecteurs européens sont malpolis lors des séances de dédicace.
Voila un autre sujet d'agacement chez moi, je n'ai pas envie de connaître la vie et les soucis de cors aux pieds d'un auteur. Avec cette mode de raconter sa vie sur un blog, on s'aperçoit tout de suite que l'auteur n'est pas... à la hauteur. Douglas Coupland aime le Freixenet et se plaint que les lecteurs européens sont malpolis lors des séances de dédicace.
Well fuck you, Doug.
Qui a besoin de savoir que Gustave Flaubert était un obsédé sexuel ou Evelyn Waugh un horrible misogyne ? (Ma faute, j'ai lu sa correspondance...)
Well après cette critique mi-figue mi-raisin, je vous recommande donc la lecture de ces ouvrages, "Toutes les familles sont psychotiques" est assez drôle en attendant la traduction de Shampoo Planet, et dans l'ensemble le thème de son oeuvre étant : "je suis un pauvre looser dépressif et vous aussi", ça remonte le moral de voir qu'on n'est pas tout seul et/ou qu'il y en a au moins un qui est devenu un écrivain mondialement célèbre avec ce thème peu prometteur...