Samedi dernier une dépêche de Reuters annonçait que le Brésil allait envoyer l'armée fédérale pour lutter contre l'épidémie de dengue à Rio. Huuu... Exagerator, pensai-je à part moi, tandis qu'une amie brésilienne perplexe se demandait si l'armée comptait mitrailler les moustiques à l'arme lourde...
Rio a répertorié cet été 30.000 cas, dont une cinquantaine de morts, ce qui pour une population de dix millions d'habitants n'est pas apocalyptique. Je vous épargnerai la comparaison avec les balles perdues et les accidents de la route. Seulement, le chétif insecte ne fait pas ou peu de différence entre les classes sociales (un peu quand même, il y a plus d'eaux stagnantes dans les quartiers pauvres) et donc les bourgeois qui lisent le journal se sentent concernés, et même cernés. Du coup les journalistes en rajoutent un petit peu.
Je vous présente Aedes Aegypti, votre ami le moustique à rayures, dit aussi le tigre blanc. Vecteur de la dengue et du désormais célèbre chikungunya, il est aussi vecteur de la fièvre jaune. Mais pas du paludisme, c'est un autre, on peut pas être partout.
J'ai essayé de regarder les moustiques qui m'entourent de plus près, pour voir s'ils étaient zébrés, mais je n'ai rien vu car ils sont trop petits et rapides. Le froid et la sécheresse ralentissent le métabolisme des moustiques. Donc le sticmou que vous pouvez occire d'un coup de pantoufle nonchalant en Normandie par 17°, ici, avec 32° et 94% d'humidité, oubliez cette idée, le temps que votre cerveau communique avec la main qui tient la tatane, il est déjà loin.
Comment savoir si la sale bête qui vient de transformer mes chevilles en scarlatine en était ? Simple : attendre quatre jours (temps d'incubation moyen de la dengue). Voir si j'ai quarante de fiêvre (je vous tiendrai au courant).
Mais prenons un peu de hauteur. Voici la carte de la progression de l'endémie entre 1996 et 2001. C'est malin me direz-vous, quel est le con qui a laissé Aedes prospérer dans tout le continent ? Et que fait l'OMS ? Elle recommande que des mesures soient prises par les pouvoirs publics pour limiter l'infestation. Certes.
La revue Veja Rio de cette semaine nous raconte que la lutte contre le maldito mosquito remonte au début du XXème siècle, lorsque le fameux professeur Oswaldo Cruz créa le Service de Profilaxie Spécifique de la Fièvre Jaune, qui élimina en effet la fièvre jaune urbaine au Brésil. Aedes fut entièrement éradiqué dans les années cinquante par un effort international coordonné par l'Organisation Panaméricaine de la Santé. Par traité tous ses membres s'étaient engagés à prendre une série de mesures pour prévenir le retour de la bestiole, mais certains pays, comme les Etats-Unis, Cuba et le Vénézuéla (admirez au passage le choix des coupables) négligèrent d'assurer le suivi nécessaire. Aujourd'hui avec l'accroissement et la densification de la population il est devenu impossible d'avoir recours à des moyens ingénus comme les "brigadas mata-mosquitos" du bon Dr Oswaldo Cruz, qui vidaient et nettoyaient systématiquement citernes, trous d'eau et gouttières. De plus la responsabilité de la prophilaxie est passée du niveau fédéral au niveau municipal, ce qui fait que lorsqu'un maire lutte contre les moustiques, son voisin préfère se mettre le budget de la santé publique dans les fouilles, forcément ça marche moins bien. Et voilà pourquoi votre fille est muette, ou tout au moins fiévreuse...
mardi 25 mars 2008
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yo creo sinceramente que es un tema de turismo, cada vez que hay un sitio en el tercer mundo que se pone de moda para los turistas acaban inventando una enfermedad para que la gente se quede en su casa segura del primer mundo y compre un arma para estar mas seguro todavia,...en fin, que te he comprado un mosquitero de techo, grande y largo, blanco, para colgar sobre tu cama, y asi puedas dormir tranquila como la princesita que eres my sweet cupcake, ¿como puedo enviartelo????
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